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Heureusement, nous ne vivons pas dans une société marquée par la violence. Le taux de criminalité reste bas depuis des années au Canada. Le nombre de meurtres au Québec est minime, en dessous de 100 depuis des lustres. Il y a rarement des manifestations qui tournent au vinaigre. Bref, on peut se promener à Montréal à toute heure en toute sécurité, ou presque.
Pourtant, dans cet univers ouaté, des débordements surviennent. Les États-Unis n'ont malheureusement pas l'exclusivité des tueries.
Lorsque j'ai commencé mon secondaire, en 1972, trois élèves de l'école polyvalente de Mortagne à Boucherville ont tiré sur des enseignants et ils ont finalement retourné leurs armes contre eux-mêmes. Deux morts et quelques blessés, si je me souviens bien. Le pire, c'est qu'un des tireurs fous était un ami de mon frère; il venait souvent jouer au ping-pong dans le sous-sol chez mes parents.
Après mon entrée au Devoir, en 1989, Marc Lépine a tué 14 femmes à Polytechnique. Je vois encore les visages de Nathalie Petrovski et de Robert Lévesque complètement défaits dans la salle de rédaction. Cela ne se pouvait pas chez nous, pas une tuerie de cette ampleur au Québec.
Quelques années plus tard, en 1992, c'est au tour de Valéry Fabrikant de tirer sur des collègues à l'université Concordia par esprit de vengeance. Cette fois-là, quatre morts.
Lorsque j'ai commencé à enseigner au cégep Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse, un élève est venu me voir à mon bureau pour m'annoncer qu'il viendrait le lendemain au Collège avec une mitraillette et qu'il tirerait sur tout le monde à la cafétéria. Heureusement, j'ai averti la coordonnatrice du département qui a sonné l'alarme. L'élève a été arrêté avait qu'il ne commette l'irréparable.
Finalement, il y a deux ans, c'est au Collège Dawson que le drame s'est reproduit. Deux morts et une vingtaine de blessés.
Heureusement, nous ne vivons pas dans une société violente. Pourtant, cela fait quatre tueries dans des écoles au Québec en un peu plus de trente ans. Sans compter celle qui aurait pu survenir n'eut été de la vigilance de la coordonnatrice de département de philosophie.
Une tuerie dans les écoles du Québec par décennie, en excluant les fausses alertes. Toujours des hommes mal dans leur peau. D'où provient cette violence masculine contenue qui explose ainsi périodiquement dans une société paisible comme la nôtre? Comme le dit si bien Queen Ka, je me demande s'ils ont versé quelques larmes, les tueurs...
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