Voici, selon moi, quelques mesures à mettre en place si l'on veut vraiment favoriser le succès scolaire des garçons dans notre société.
1. Père demandé d'urgence. Les pères devraient jouer un rôle majeur dans l'éducation de leurs enfants, garçons ou filles. Malheureusement, ils ne s'investissent pas souvent et ne passent pas assez de temps avec leurs enfants afin de les aider à faire leurs devoirs ou tout simplement assister aux réunions d'école. Des pères plus présents favoriseraient le succès scolaire, autant des garçons que des filles.
2. Moins de langues. Mettre moins l'accent sur la langue d'enseignement dans le cheminement scolaire des élèves. L'importance démesurée qu'on accorde actuellement à l'acquisition des habiletés de base en langue nuit aux chances d'intégration des garçons à l'école. Presque toutes les études récentes montrent que l'acquisition des habiletés langagières des garçons et des filles ne suit pas le même rythme. Les garçons prennent plus de temps à maîtriser les rudiments du langage. Si, dès l'entrée à l'école, on discrimine les enfants sur cette base, on disqualifie presque d'office les garçons qui seront toujours en retard sur les filles, en général. De plus, si l'on continue de mettre l'accent sur la maîtrise de la langue d'enseignement et sur les langues secondes au secondaire, on continue de discriminer la majorité des garçons qui éprouveront toujours du retard sur les filles dans les tâches reliées au langage naturel. Si, finalement, on sanctionne les études par une épreuve uniforme de français, comme cela se fait au niveau collégial, et par des examens d'entrée en langue seconde, on poursuit la discrimination sur la base d'une inégalité biologique. Bref, à tous les niveaux d'enseignement, on relègue les garçons dans les classes inférieures en mettant l'accent du cheminement scolaire sous la gouverne de la maîtrise de la langue d'enseignement et des langues secondes.
3. Ouvrir l'école aux changements. Accorder plus d'importance à d'autres types d'activités en classe et à l'extérieur de la classe. Évidemment, on peut ajouter plus de cours d'éducation physique et consacrer plus de temps aux activités physiques en général, en augmentant le temps des récréations par exemple. Mais on peut également augmenter le temps imparti à d'autres habiletés, comme laisser plus de place à la créativité, aux nouvelles technologies, aux projets communautaires, etc.
4. Par l'exemple. Valoriser le succès scolaire des garçons par l'exemple. Fournir des modèles d'hommes ayant du succès dans leur vie professionnelle parce qu'ils ont réussi leurs études.
5. Revisiter les modèles masculins. Dévaloriser les modèles masculins de déviance sociale et de violence véhiculés au cinéma et dans les jeux vidéo tout en revalorisant l'image de l'homme responsable et bien dans sa peau. Des campagnes de sensibilisation pourraient être entreprises en ce sens, quitte à utiliser des humoristes si ces derniers rejoignent davantage les garçons.
6. Une discipline sportive plutôt que militaire. Motiver les élèves en s'inspirant des méthodes sportives gratifiantes plutôt que de vieilles méthodes de disciplines militaires punitives. Ainsi, mettre de l'avant les défis personnels, la compétition, l'esprit d'équipe, les prix, etc., dans les règles de vie de l'école plutôt que les retenues, les réprimandes, les devoirs supplémentaires.
7. Après l'école, plus d'école. Le moins de devoirs possible. C'est en classe que tout se passe. Ne pas supposer que les élèves vont s'autodiscipliner par eux-mêmes et prendre la responsabilité de prolonger l'apprentissage scolaire à l'extérieur de l'institution. Ils vont par contre le faire d'eux-mêmes s'ils en ressentent véritablement le besoin, comme lorsqu'ils s'entraînent pour devenir meilleurs dans un sport.
Ces quelques principes ne sont que des suggestions personnelles et elles n'émanent d'aucune théorie scientifique. Elles sont issues de mon expérience personnelle d'enseignant au collégial, de mes discussions avec les élèves à ce sujet depuis plusieurs années et de mes lectures concernant les difficultés d'apprentissage des garçons.
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