Une partie de l'échec du système d'éducation public a été illustrée de façon magistrale cet automne par un encart publicitaire paru dans La Presse intitulé simplement : Le privé. Sous-entendu, le secteur d'éducation privé.
Le dépliant était de facture superbe; on aurait dit une revue luxueuse sur papier couleur glacé. Un enfant à l'air ingénu figurait à la une. En marge, en bas à droite, le sous-titre Vivre ensemble coiffait une dizaine de noms de personnalités publiques : Rachida Azdouz, Fref Pellerin, Corneille, Lynda Thalie, Yolande James, Luis Oliva, Kevin Parent, Luck Mervil, etc.
Ces interviews témoignages sur le Vivre ensemble devaient-ils masquer le fait que l'enseignement privé c'est tout, sauf le vivre ensemble justement? Qu'on fasse de la publicité pour l'enseignement privé, je veux bien. Mais qu'on maquille ainsi un des aspects les moins glorieux de l'enseignement privé qui prive (c'est le cas de le dire) des milliers d'élèves moins riches de côtoyer ceux qui ont de l'argent, cela dépasse l'entendement.
Cette publicité élitiste qui, par sa magnificence, ridiculise la pauvreté des ressources du secteur public devrait lever le cœur. Pourtant, au dos de la revue, le slogan Fiers partenaires de la FEEP! chapeaute une série d'entreprises qui encouragent le mouvement vers l'école privée sectaire : l'Industrielle Alliance, Lorenzetti & assoc. Inc., la Croix bleue, Pacifique et Mercer.
À l'intérieur de l'encart, tout a été conçu dans le but de mousser la qualité de vie et d'enseignement de l'école privée. En plus, des reportages sur des personnalités connues comme Fred Pellerin et Luke Merville, il y a les publicités des écoles privées qui vantent les mérites de leur enseignement tablant sur leur réputation et leurs activités spéciales plus aguichantes les unes que les autres.
C'est bien simple, si l'on en croit cette publicité arrogante, pour vivre ensemble, heureux et ouvert sur le monde, il n'y a qu'un endroit où aller : à l'école privée.
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