jeudi 20 novembre 2008

Mères absentes, enfants manqués?

C'est drôle, depuis quelques années, un exercice du cours Éthique et politique a pris une tournure étrange. Il s'agit en fait de répondre à la question suivante :
«Prenons l’exemple d’une mère très pauvre avec trois enfants. Si elle décide de travailler durement, elle les néglige; si elle se prostitue, elle salit leur réputation; si elle les confie à une famille riche et sans enfants, elle les prive de son amour.» -Alberoni et Veca

Discutez ce dilemme moral. Que devrait faire la mère? Identifiez les valeurs en cause dans chacune des possibilités présentées. Quelle serait la meilleure solution? Voyez-vous d’autres possibilités? Justifiez votre réponse.

Or, depuis deux ou trois ans, les élèves me demandent ce qu'on entend par travailler durement et négliger ses enfants. Est-ce que cela veut dire avoir un emploi exigeant ou deux emplois en même temps et ne pas voir ses enfants souvent? Si c'est le cas, la plupart des élèves affirment avoir vécu pareille situation et ne pas se sentir pour autant négligés. Leur mère rentre du travail tard le soir pendant la semaine et travaille aussi souvent les week-ends. Alors quoi, c'est un problème moral, Monsieur le professeur? Est-ce que cela veut dire que ma mère m'a négligé?

Quand j'examine, d'année en année, les comportements des élèves, je suis tenté de répondre non catégoriquement à leur question. La plupart des jeunes sont polis, intelligents, vifs d'esprit et ouverts sur le monde. En plus, ils semblent équilibrés, émotivement parlant. Beaucoup plus solides que je l'étais à leur âge.

Alors quoi? Les mères absentes ont trouvé d'autres moyens d'être présentes dans le coeur de leurs enfants quand elles ne peuvent passer du temps à la maison? Peut-être.

De toute façon, je devrai à l'avenir modifier cet exercice...

1 commentaire:

Le Gentil Astineux a dit…

Étrange n'est-ce pas...avant on parlait des pères absents, maintenant au tour des mères ...est-ce le retour de la pendule ?