dimanche 28 octobre 2007

Je ne lis plus

Je ne lis plus depuis quelques années déjà. Quand je dis que je ne lis plus, je veux dire plus autant qu’auparavant. Je lis encore tous les matins La Presse, la page Idées du Devoir, les nouvelles de dernière heure sur Internet. En plus, je reçois les revues comme L’Actualité, Châtelaine, Philosophie et le Reader’s digest. Je parcours, de temps en temps, Le Monde, Le Point et le New York Times.

Je continue de lire des manuels de philosophie pour mes cours. Deux ou trois par année seulement. En plus, pendant les longues vacances d’été, je lis aussi quelques romans. Deux ou trois également. Par exemple, cet été, j’ai lu les romans de Guillaume Vigneault et de Stéphane Bourguignon. Et aussi une pièce de théâtre de Michel Tremblay. Bon, cela fait peut-être quatre ou cinq romans par été finalement.

Mais je ne lis plus de façon assidue comme à la belle époque. Lorsque j’étais chroniqueur littéraire au Continuum (l’hebdo des étudiantes et étudiants de l’Université de Montréal) ou au Devoir, je devais lire au bas mot trois ou quatre romans par semaine. Ça, c’était ce que j’appelais lire. Maintenant, je lis en dilettante. Quand je ne peux pas faire autrement. Alors qu’auparavant, c’était un besoin.

Il faut dire que la famille, les enfants, le tennis, l’entretien de la maison, les sorties au théâtre ou au cinéma, les réceptions familiales ou entre amis, toutes ces activités prennent de plus en plus de place dans la vie quotidienne. Sans compter le changement de métier. Je ne suis plus un lecteur professionnel, mais occasionnel.

Il y a également Internet qui gruge du temps. Les courriels, les sites Internet, les blogues, les jeux en ligne, etc. Finalement, il y a aussi le fait que je ne fais pas qu’enseigner, je fais une recherche sur des activités pédagogiques originales, j’écris de la fiction et je coordonne un département de 25 personnes.

Mais ce ne sont que des excuses. Car lorsqu’on est dévoré par l’appétit de la lecture, on trouve toujours un moyen de le satisfaire. En fait, j’avais perdu le goût de la lecture, tout simplement. Il n’y a pas de honte à cela. Est-ce qu’on peut vivre sans lire? Assurément. La lecture ne correspond pas à un besoin vital. On doit lire par plaisir. Point à la ligne. Pas par obligation ou culpabilité morale.

Barthes soutenait justement cela. Si un livre t’ennuie, laisse-le tomber de tes mains. Si tous les livres t’ennuient, ne lis plus. C’est ce que j’ai fait, curieusement juste après avoir enseigné pendant cinq ans la littérature au collégial.

Maintenant, je reprends goût à la lecture. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce que la période de sevrage a assez duré? Tout ce que je sais, c’est que j’ai recommencé à lire comme avant. C’est-à-dire que j’ai trois livres ouverts en même temps. Un au sous-sol (Un ange cornu avec des ailles de tôle, de Michel Tremblay), un dans les toilettes (La Secte des égoïstes, d’Éric-Emmanuel Schmitt) et un autre au salon en haut (L’invention du plaisir, de Michel Onfray). Je vous en reparle quand je les aurai terminés.

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