mardi 30 octobre 2007

Maudite publicité!

Maudite publicité! Elle envahit tout et occupe tout l'espace. Sur Internet, c'est pire encore, parce qu'elle s'insinue là où l'on ne peut pas l'éviter. Ainsi, la publicité de Bell sur le site de Branchez-vous est insidieuse. Non seulement paraît-elle en haut de la page, non seulement défile-t-elle devant le texte qu'on lit, mais elle cache également les menus défilant des onglets du haut des pages sur tout le site. Bref, elle devient non seulement inévitable, encombrante, mais en plus elle en vient à masquer le contenu.
Dire que le Web était au départ bâti sur la gratuité et le partage! Maintenant, comme partout ailleurs, Internet est victime des voraces publicitaires qui envahissent tout l'espace public et privé. On ne peut même plus l'éviter, comme lorsqu'on change de poste à la télévision durant les annonces. Non, elle vient se greffer au contenu et ne se gène pas pour carrément le masquer. La pub envahit tous les moyens de communication, du cellulaire aux journaux en passant par les sites Web et les toilettes. C'est une plaie béante qui s'agrandit et il faut être très vigilant pour l'éviter. C'est comme une exhibitionniste qui s'inviterait partout pour se montrer. Il faudrait se cacher et se cloîtrer pour ne pas la voir. La pub finit par récupérer tout pour le vendre. Objets ou tendances, modes vestimentaires ou modes de comportement. Rien n'y échappe. Sûrement pas ce commentaire qui va finir par être contaminé à son tour, puisqu'il est sur la Toile désormais, hébergé sur un serveur qui a besoin de publicités pour survivre...

lundi 29 octobre 2007

La servitude volontaire

Je donne Platon à lire à mes élèves et j'illustre l'allégorie de la caverne à l'aide de La Matrice. Je vais ajouter aux commentaires habituels que je fais sur le film, des commentaires sur l'esclavage d'aujourd'hui. Plusieurs fois dans La Matrice, Morpheus affirme que Néo et les autres sont esclaves de la matrice, sans le savoir.
De quoi est-on encore esclave de nos jours, nous comme êtres humains? Certains sont esclaves de l'argent, ils ne pensent qu'à cela et cherchent par tous les moyens d'en faire le plus rapidement possible, sans payer d'impôt et en évitant les taxes. Ils vendent leurs vieilles choses aussi dans des ventes-débarras au lieu de les donner aux pauvres. D'autres sont accros à la drogue, à l'alcool, au jeu, au pouvoir. Certains sont dépendants de la cigarette. Mais les pires, ce sont ceux qui ont besoin de chaînes pour faire quelque chose. Ceux qui sont tellement esclaves qu'ils ont besoin que papa ou maman ou l'État les punissent ou les menacent pour faire quelque chose. Ils ont besoin que le professeur et l'employeur fassent la même chose. Ils ne font rien pour eux-mêmes. Tout ce qu'ils font, c'est pour obtenir des notes, de l'argent ou des vacances. Ils ne sont pas capables de libérer leur esprit des chaînes qu'ils traînent depuis leur enfance. Ils ne sont pas capables de travailler pour le plaisir ou l'accomplissement d'eux-mêmes. Ils ne sont pas capables d'étudier pour autre chose que les notes. Ils ne veulent pas éveiller leur esprit. Ils sont pris dans le tourbillon du système, comme le dit Morpheus à Néo lorsqu'ils se promènent dans la ville. Le pire, c'est qu'ils aiment ce système hiérarchique qui les ramène à la condition d'esclaves pour les machines qui les cultivent. Et le système économique mondial carbure à cette servitude volontaire!

dimanche 28 octobre 2007

Je ne lis plus

Je ne lis plus depuis quelques années déjà. Quand je dis que je ne lis plus, je veux dire plus autant qu’auparavant. Je lis encore tous les matins La Presse, la page Idées du Devoir, les nouvelles de dernière heure sur Internet. En plus, je reçois les revues comme L’Actualité, Châtelaine, Philosophie et le Reader’s digest. Je parcours, de temps en temps, Le Monde, Le Point et le New York Times.

Je continue de lire des manuels de philosophie pour mes cours. Deux ou trois par année seulement. En plus, pendant les longues vacances d’été, je lis aussi quelques romans. Deux ou trois également. Par exemple, cet été, j’ai lu les romans de Guillaume Vigneault et de Stéphane Bourguignon. Et aussi une pièce de théâtre de Michel Tremblay. Bon, cela fait peut-être quatre ou cinq romans par été finalement.

Mais je ne lis plus de façon assidue comme à la belle époque. Lorsque j’étais chroniqueur littéraire au Continuum (l’hebdo des étudiantes et étudiants de l’Université de Montréal) ou au Devoir, je devais lire au bas mot trois ou quatre romans par semaine. Ça, c’était ce que j’appelais lire. Maintenant, je lis en dilettante. Quand je ne peux pas faire autrement. Alors qu’auparavant, c’était un besoin.

Il faut dire que la famille, les enfants, le tennis, l’entretien de la maison, les sorties au théâtre ou au cinéma, les réceptions familiales ou entre amis, toutes ces activités prennent de plus en plus de place dans la vie quotidienne. Sans compter le changement de métier. Je ne suis plus un lecteur professionnel, mais occasionnel.

Il y a également Internet qui gruge du temps. Les courriels, les sites Internet, les blogues, les jeux en ligne, etc. Finalement, il y a aussi le fait que je ne fais pas qu’enseigner, je fais une recherche sur des activités pédagogiques originales, j’écris de la fiction et je coordonne un département de 25 personnes.

Mais ce ne sont que des excuses. Car lorsqu’on est dévoré par l’appétit de la lecture, on trouve toujours un moyen de le satisfaire. En fait, j’avais perdu le goût de la lecture, tout simplement. Il n’y a pas de honte à cela. Est-ce qu’on peut vivre sans lire? Assurément. La lecture ne correspond pas à un besoin vital. On doit lire par plaisir. Point à la ligne. Pas par obligation ou culpabilité morale.

Barthes soutenait justement cela. Si un livre t’ennuie, laisse-le tomber de tes mains. Si tous les livres t’ennuient, ne lis plus. C’est ce que j’ai fait, curieusement juste après avoir enseigné pendant cinq ans la littérature au collégial.

Maintenant, je reprends goût à la lecture. Je ne sais pas pourquoi. Est-ce que la période de sevrage a assez duré? Tout ce que je sais, c’est que j’ai recommencé à lire comme avant. C’est-à-dire que j’ai trois livres ouverts en même temps. Un au sous-sol (Un ange cornu avec des ailles de tôle, de Michel Tremblay), un dans les toilettes (La Secte des égoïstes, d’Éric-Emmanuel Schmitt) et un autre au salon en haut (L’invention du plaisir, de Michel Onfray). Je vous en reparle quand je les aurai terminés.

Nouveau départ

Bonjour à tous!
Enfin, j'arrive! Ou est-ce plutôt un départ? C'est selon le point de vue, comme plusieurs choses dans le monde d'aujourd'hui. Tout le monde le fait, fais-le donc! C'était le slogan de CKAC auparavant. Maintenant, la plus vieille station de radio francophone en Amérique du Nord devient un poste strictement réservé aux sports. Signe des temps. Le divertissement a pris le pas sur l'information. L'information spectacle a complètement écarté l'information sérieuse et approfondie.

Je m'écarte du sujet. D'ailleurs, c'est précisément pour cela que je tente l'expérience des blogues. Raconter n'importe quoi pour voir finalement si cela va mener quelque part. Au fil du temps, venir sur cet espace laisser des traces, comme dirait Derrida, et observer les traces des autres. Peut-être est-ce cela les fameux Rhizomes de Deleuze et Guattari? De toute façon, est-ce que les chemins doivent nécessairement mener quelque part?
Les enfants écoutent Superman pendant que j'écris cet incipit. L'air du temps!