vendredi 30 novembre 2007

Le secteur régulier : l'enfant pauvre de l'éducation

Peut-on encore envoyer nos enfants dans les classes régulières du système d’enseignement public? Non. C’est étonnamment la directrice des classes régulières des niveaux secondaires un et deux d’une école publique de banlieue qui fournit indirectement la réponse à cette question.

« Vous savez, monsieur, que nous sommes obligés de garder les élèves turbulents en classe, même s’ils dérangent tout le monde et perturbent l’apprentissage de ceux qui écoutent et veulent apprendre. Au privé, ils seraient mis à la porte, tout simplement. Mais nous, la loi nous oblige à garder tous les jeunes de la ville en bas de 16 ans dans les classes, et à l’enseignement régulier, à moins qu’ils aient des troubles du comportement particulièrement graves. Pour son bien, vous devriez envoyer votre enfant dans une école privée… »

Étonnant, non? Elle a ajouté que les étudiants doués allaient soit dans les classes du volet international, soit dans les groupes enrichis, soit dans la voie Sport-Études ou soit dans les écoles privées. Les groupes du régulier de l’enseignement public reçoivent ceux qui ne peuvent pas aller ailleurs. C’est presque un dépotoir, laissait-elle entendre.

Quoi? Le secteur régulier de l’enseignement public n’est pas recommandable pour ceux qui veulent réussir? Pour favoriser la réussite scolaire de son enfant, on devrait nécessairement l’envoyer dans une école privée ou dans un programme enrichi? Ne paie-t-on pas des taxes scolaires principalement pour l’enseignement public régulier? L’éducation passe-t-elle désormais seulement par le privé ou les cheminements particuliers?

Il y a là une aberration. Le secteur régulier de l’enseignement public serait à éviter pour ceux et celles qui veulent réussir. Et en effet, tout ce que les responsables de ce secteur arrivent à faire, c’est de contenir en partie les débordements des élèves agités. Rien pour ceux et celles qui veulent apprendre calmement. Tristesse de l'école à trois vitesses…

Aucun commentaire: